Ce spectacle est une création à part entière. Le corpus textuel a été élaboré sur la base d’interviews, l’écriture a été nourrie par la lecture de certains textes et le visionnement de certains films inspirants.

La construction dramaturgique de Poupoupidou s’inspire de techniques scénaristiques utilisées pour construire un récit éclaté mais néanmoins cohérent (des histoires séparées qui finissent par se croiser), techniques développées par certains réalisateurs comme Robert Altmann (Nashville, Short cuts), Alejandro Gonzalez Inarritu (Amores perros, Babel, 21 Grams) ou encore Paul Thomas Anderson (Magnolia).

L’écriture théâtrale que nous cherchons à développer, basée sur le principe du collage, est non seulement un des piliers de notre démarche mais nous permet également d’avoir une plus grande liberté quant à la thématique traitée et à la manière de la raconter, de la mettre en scène.

Les intentions de mise en scène découlent en grande partie de notre démarche, puisque nous visons un théâtre cinématographique, tant au niveau interprétatif, que visuel ou sonore. La narration est pensée de manière «éclatée», avec l’apparition régulière de «bulles» narratives. Cette structure dramaturgique crée donc une alternance entre scènes jouées et adresses au public. Les bulles narratives permettent de donner un autre point de vue, d’apporter une précision, d’amener une réflexion personnelle du personnage, une confession. De plus, cette pièce est dite «chorale» parce que les personnages racontent à la fois leur histoire et se mettent au service de la narration globale. Leurs présences créent parfois des tableaux poétiques, à la fois visuels et sonores, dans lesquels s’inscrivent les scènes et les confidences faites au public.

La direction d’acteur est basée sur l’acting. Audelà du fait de paraître convaincant et crédible, le comédien est amené à développer la plus grande disponibilité, la plus grande écoute possible, afin d’exprimer «sa» sincérité. Nous ne cherchons pas à montrer l’émotion, mais à la vivre, dans un cadre imaginaire. En ce sens, nous racontons une fiction, mais non de manière fictive. Une même sincérité ainsi qu’une même écoute, disponibilité, sont à vivre entre les comédiens et le public. Nous pourrions dire que nous cherchons une relation d’être humain à être humain, peut-être en essayant de gommer la séparation, tant physique que psychologique, entre la scène et la salle. Pour arriver à supprimer cette barrière, le comédien, par la qualité de son jeu et de sa présence, doit être réellement habité par le désir de créer un lien avec le public. Nous pensons que l’on peut sincèrement faire preuve de chaleur humaine, quelle que soit l’histoire que l’on raconte ou l’émotion qui est en jeu, autrement dit, qu’il est possible et bénéfique d’être bienveillant dans le lien que nous tissons avec le spectateur, quelle que soit la nature du sujet abordé.

L’envie de travailler avec un musicien-bruiteur est bien sûr liée à cette recherche d’un théâtre
cinématographique. Comme expliqué plus haut, ce dernier peut engendrer à la fois des espaces comme des ambiances, tout comme il peut créer, en live, une musique, une mélodie. C’est donc une présence importante, car elle renforce et intensifie la narration, tout comme elle pulse le rythme du spectacle. Le son, la musique parlent directement aux sens, à l’émotionnel. De ce fait, le musicien- bruiteur participe clairement à cette recherche d’intimité entre le spectateur et l’acteur.

Production et concept Stefania Pinnelli et Denis Correvon, Ecriture, adaptation et mise en scène Stefania Pinnelli

Jeu Myriam Boucris, Denis Correvon, Raphaël Depallens, Valérie Liengme, Musique Jérémie Boucris, Scénographie David Deppierraz, Lumières Nicolas Mayoraz, Costumes Scilla Ilardo, Maquillages Max Bühler, Construction Martial Lambert, Administration Jeanne Quattropani, Médiation Céline Masson

Les 16, 17 et 18 janvier 2013 - Théâtre de l’Échandole, Yverdon-les-Bains
Le 7 février 2013 - Usine à Gaz, Nyon
Du 13 au 17 février 2013 - Théâtre de l’Oriental, Vevey
Les 21, 22 et 23 février 2013, Petithéâtre de Sion
Du 16 au 21 avril 2013, Théâtre 2.21, Lausanne
Dimanche 13 octobre 2013, Festival Friscènes – Nouveau Monde – Ancienne Gare 3 – Fribourg
Mardi 15 octobre 2013, SAT, La Neuveville